Réforme du permis de conduire : les premières mesures connues




Annoncée depuis plusieurs mois par Emmanuel Macron, la réforme du permis de conduire semble enfin sur les rails. Les premières mesures destinées à réduire le prix et le temps de passage du précieux examen ont été dévoilées ce jeudi par le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.

Notre objectif est simple : un permis de conduire moins cher et un permis de conduire plus rapide“, c’est avec ces mots que le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a entamé son discours pour dévoiler les pistes de réforme du permis de conduire, ce jeudi 2 mai, à l’occasion d’un déplacement en Charente. Fort des 23 propositions rendues au Premier ministre Edouard Philippe, début février par une mission parlementaire en charge du dossier depuis août 2018, le gouvernement a annoncé ce jeudi que dix mesures seraient prises, les premières dès cet été, afin de simplifier l’obtention du précieux sésame. Voici les principaux axes de travail retenus :

  • Passage de l’examen à partir de 17 ans pour les conducteurs ayant suivi la conduite accompagnée. Cette mesure semble intéressante pour désengorger les centres d’examens. Une fois le permis en poche, le candidat devrait toujours attendre 18 ans pour conduire seul, afin de ne pas laisser des mineurs prendre le volant.



  • Encourager la filière “boîte automatique”. Cette piste est intéressante pour plusieurs raisons. D’abord, parce que les candidats au permis “boîte auto” sont tenus de ne faire que de 13h de conduite, et non 20h comme pour le permis “classique”. Qui plus est, après obtention du permis “boîte automatique”, une formation complémentaire de 7h suffit à valider un permis “boîte mécanique”. Actuellement, le délai minimum avant de pouvoir effectuer cette transformation est de 6 mois, mais le gouvernement compte abaisser ce délai à 3 mois.
  • Favoriser l’utilisation des simulateurs en étendant de 5 à 10h le nombre d’heures possibles en simulateur au cours des 20h obligatoires. Ce point est essentiel pour faire diminuer le coût des heures de conduite, une heure de simulateur ne nécessitant pas la présence d’un moniteur. Cependant, les auto-écoles équipées de simulateurs ne sont pas si nombreuses. Pour pallier ce manque d’infrastructures, le gouvernement entend proposer des incitations fiscales aux établissements voulant se doter de ces supports d’apprentissage.
  • Passage de l’examen du code gratuit et obligatoire pour les jeunes citoyens qui participeront au nouveau service national universel (SNU), que les premiers volontaires suivront à partir de cet été. Une mesure intéressante qui permettrait d’économiser environ 10 % du prix total et surtout aux candidats d’avoir déjà l’examen théorique en poche lors de l’inscription en auto-école et ainsi d’accélérer l’apprentissage.
  • Dématérialisation de l’inscription à l’examen du permis après création d’un calendrier national. L’objectif du gouvernement serait de responsabiliser les candidats, qui s’inscriraient eux-mêmes à l’examen. En cas d’échec une première fois, après un délai minimum de deux semaines, le candidat repaierait un second passage mais ne serait plus contraint d’attendre plusieurs semaines pour une place fournie par son auto-école. Quelques zones d’ombre demeurent encore sur ce point, comme la possibilité, ou non, de choisir son centre de passage.



  • Appuyer le recours à la conduite supervisée. Actuellement, à l’issue des 20h de conduite obligatoires, le candidat peut faire la demande de la conduite dite supervisée. C’est la possibilité pour lui de conduire, avec un accompagnateur (toujours le même), une voiture personnelle afin de s’entraîner. Il faut simplement veiller à faire assurer le véhicule en question, faire installer des double-rétroviseurs, et suivre, pour l’accompagnateur, une petite formation gratuite avec le moniteur de l’auto-école. La volonté du gouvernement sur ce point est simplement d’automatiser cette méthode d’apprentissage en cas d’échec à l’examen et ainsi d’éviter aux candidats de reprendre de nouvelles heures de conduite payantes.
  • Mise en place d’un comparateur d’auto-écoles. Annoncée dès les premières heures, cette mesure faciliterait en effet la tâche aux candidats qui pourraient avoir à portée de main les tarifs et les taux de réussite de chaque établissement en France. La mise en concurrence ne serait pas évidente pour autant, mais cette mesure pourrait bien réduire les disparités de prix parfois conséquentes d’un département à l’autre.

Une baisse de 30 % ?




Pour l’heure, aucun calendrier précis n’a été donné sur la mise en place de ces mesures, même si certaines d’entre elles sont attendues dès cet été. A la clé, une supposée baisse de 30 % du prix du permis de conduire, qui s’établit en moyenne à 1 600 € en France d’après la mission parlementaire.